« L’influence de l’architecture française en Argentine » : conférence de Fabio Grementieri à l’Ambassade de France à Buenos Aires (8 juin 2015) [es]
Spécialiste de l’architecture des XIXème et XXème siècles, l’architecte et historien argentin Fabio Grementieri, a donné, le 8 juin, dans les salons du Palais Ortiz-Basualdo, une conférence sur l’empreinte architecturale française en Argentine. Accueilli par l’Ambassadeur de France, Jean-Michel Casa, qui a rendu hommage à son érudition, l’architecte a proposé au public une promenade architecturale en images, entraînant ses auditeurs de Buenos Aires à la Plata (capitale de la province de Buenos Aires), en passant par Mendoza, au pied des Andes, et Rosario, 3ème agglomération argentine.
Après avoir rappelé le rôle joué par l’Ecole des Beaux-Arts de Paris – où nombre d’architectes argentins ont été formés- le professeur Grementieri a dressé un inventaire des nombreux édifices, publics et privés, qui, dans la capitale argentine comme dans l’ensemble du pays, sont aujourd’hui encore les témoins de l’influence de l’architecture française.
- Le Palais Errázuriz, construit par l’architecte français René Sergent, au début du XXème siècle ©BCGAE
Spécialiste de la conservation du patrimoine et conseiller de différentes institutions comme le Ministère de la Culture argentin ou le gouvernement de la Ville de Buenos Aires, le conférencier a également souligné la contribution de plusieurs architectes français à la restauration de prestigieux édifices argentins. Parmi les styles les plus récurrents dans le paysage architectural de Buenos Aires, le début du XXème siècle a laissé son empreinte, notamment sur de prestigieux bâtiments comme le Palais Errázuriz, construit par l’architecte français René Sergent, selon les canons de l’architecture classique, et situé sur l’Avenue Libertador, l’une des plus grandes avenues de la capitale argentine. En plus des édifices, les jardins argentins sont eux aussi marqués par l’héritage français, en particulier à travers l’œuvre du paysagiste français Charles Thays, grâce à qui la capitale se pare des couleurs naturelles des arbres en fleurs de très nombreuses espèces, quelle que soit la saison.
- Le jardin botanique, un des nombreux témoignages de l’œuvre considérable réalisée à Buenos Aires, comme dans nombre d’autres villes argentines, par le paysagiste français Charles Thays ©Ville de Buenos Aires
Historique, la conférence de Fabio Gramentieri a également croisé l’actualité, à travers l’exemple du Palais des Postes (Correo), gigantesque bâtiment dessiné par l’architecte français Norbert Maillard, inauguré en 1928 et très récemment reconverti en un centre culturel, inauguré le 26 mai dernier, avec notamment une exposition de Sophie Calle. Mais aussi avec l’évocation de Le Corbusier – dont on célèbre cette année le cinquantenaire de la disparition – qui avait conçu un plan d’urbanisme pour la ville de Buenos Aires. Ce plan, aussi audacieux qu’ambitieux, ne fut pas réalisé contrairement à la très belle villa Curutchet, la seule réalisée par Le Corbusier en Amérique latine, que l’on peut encore admirer aujourd’hui à La Plata.
Enfin, Fabio Grementieri ne pouvait pas ne pas présenter un autre joyau de l’architecture « porteña », le Palais Ortiz-Basualdo, siège de l’Ambassade de France en Argentine. Le professeur a souligné la majesté de l’édifice, conçu par l’architecte français Paul Pater, et qui s’inspire à la fois de l’hôtel particulier parisien et du manoir « Grand siècle ».
- Le Palais Ortiz-Basualdo, siège de l’Ambassade de France (depuis 1939), et joyau du patrimoine architectural de Buenos Aires
Cet événement, organisé à l’initiative des Amis du Musée d’Art Moderne de Buenos Aires (MAMBA), a permis non seulement de souligner l’influence de la culture française sur le patrimoine architectural argentin, mais également de mettre en relief le dialogue continu entre la France et l’Argentine dans le domaine des arts.